11 OCTOBRE 2001 : JOURNEE NATIONALE D'ACTION CONTRE LE TERRORISME ET LA LOGIQUE DE GUERRE, POUR LA PAIX ET LA JUSTICE.

Rencontre à Paris le 2 octobre des associations signataires de l'APPEL A L'OPINION DU 27 SEPTEMBRE

COMMUNIQUE DE PRESSE

"Les organisations signataires décident de faire de la journée du 6 octobre une journée de popularisation de "l'appel à l'opinion du 27 septembre" dans toute la France. Cet appel sera diffusé dans toutes les initiatives organisées ce jour-là dans les départements, notamment à Paris. Elles proposent de faire du 11 octobre, un mois après les attentats terroristes aux Etats-Unis, une journée d'action nationale contre le terrorisme et la logique de guerre, pour la paix et la justice.A Paris, elles appellent à un rassemblement à 18 h, place de l'Opéra."

 

APPEL A L'OPINION du 27 septembre 2001

Les organisations soussignées condamnent sans appel les attentats commis aux Etats-Unis le mardi 11 septembre. Aucune cause ne peut justifier un tel massacre. Elles témoignent de leur solidarité et de leur compassion avec les victimes et le peuple américain. Cet acte terroriste de grande ampleur ne peut que desservir les droits légitimes des peuples.

Il montre le degré de violence auquel sont parvenus des groupes puissamment organisés à l'échelle de la planète dont l'objectif est d'entraîner le monde dans une escalade guerrière. L'irruption de tels groupes s'inscrit directement dans l'aggravation des tensions et du désordre économique, social, diplomatique et militaire qui règne dans notre monde.

La déstabilisation et la fragilité de régions entières, le non-respect des droits légitimes de tous les peuples, la prolifération des armes et des technologies de mort, la corruption et les flux d'argent sale, abrité par les paradis fiscaux leur offrent des moyens sans précédent. Les frustrations nées de la misère, du poids insupportable de la dette sur les pays du Sud et de la non-résolution de conflits qui durent depuis des dizaines d'années, comme celui dont le peuple palestinien est victime, fournissent à leurs visées meurtrières un vivier de désespoir et de haine.

La réponse à cette situation ne peut reposer sur une logique de guerre de vengeance, de croisade ou de punition collective. Toute action de représailles contre des populations déjà meurtries par la famine et la guerre ne pourrait qu'attiser les tensions, les fanatismes, les haines et entraîner toute une région dans un engrenage non maîtrisable. Les notions de ''croisade'', de ''guerre du XXI° siècle'' invoquées par le président américain ne permettent en rien que justice soit rendue aux victimes du 11 septembre. C'est dans le cadre du droit international et de la charte des Nations-Unies que tout doit être mis en œuvre pour identifier, arrêter et juger les auteurs de l'attentat.

Les organisations soussignées appellent à la vigilance contre tout amalgame ou exploitation des crimes terroristes qui viserait à stigmatiser et à diaboliser des populations en raison de leur origine, de leur religion, de leur appartenance ethnique ou nationale. De même, elles dénoncent la tentation qui se fait jour, dans le débat, aux Etats-Unis ou en Europe, de restreindre les libertés publiques et elles s'insurgent contre les tentatives de criminaliser les mouvements qui s'opposent à la mondialisation libérale.

C'est toute la conception de la sécurité du monde qui doit être repensée. Aucun bouclier anti missile, aucune arme atomique, aucune armada ne protègent efficacement les peuples. Une nouvelle course aux armements ne ferait qu'aviver les tensions existantes et perpétuer le gâchis des dépenses militaires (800 milliards de dollars par an). C'est à la racine qu'il faut agir contre les violences. Nous appelons à la construction d'un monde de paix et de sécurité collective fondé sur le droit, la démocratie, la justice sociale, le développement durable et la promotion des droits humains.

Cela implique des institutions internationales au service de la lutte contre les inégalités et une coopération de toutes les nations du monde pour le désarmement, la prévention des conflits et des risques et l 'instauration d'une culture de paix.

L'information et le débat dans les parlements français et européens sur ces questions sont des exigences démocratiques. Les organisations soussignées appellent les citoyens à se mobiliser sans attendre contre toute tentative d'escalade guerrière, les gouvernements français et européens à agir en ce sens. Elles se placent en état de vigilance afin de prendre les initiatives qui s'imposeront au cours des prochains jours.

PARIS, le 27 septembre 2001

ACDN (Action des Citoyens pour le Désarmement Nucléaire) - Les Alternatifs - AMFPGN (Association Française des Médecins pour la Prévention de la Guerre Nucléaire) - Appel des Cent pour la Paix - Association des Palestiniens en France - ATTAC - CGT/Finances - CGT/Fédération des Sociétés d'études - CEDETIM - Coordination Française de la Décennie de la Culture de la non-violence et de la paix - Chiche ! - EPP (Enseignants pour la Paix) - FSU (Fédération Syndicale Unifiée) - LCR (Ligue Communiste Révolutionnaire) - LIFDL (Ligue internationale de Femmes pour la Paix et la Liberté) - MAN (Mouvement pour une Alternative Non-violente) - MIR France (Mouvement International de Réconciliation) - Mouvement de la Paix - MRAP (Mouvement contre le Racisme et pour l'amitié entre les Peuples) - PCF (Parti Communiste Français) - Ras le Front - SNUI (Syndicat national Unifié des Impôts) - Stop Essais pour l'abolition de l'arme nucléaire - SUD aérien - SUD Culture - SUD PTT - SUD Rail - Terre des Hommes France - Les Verts