MANIFESTATION CONTRE L'OMC SAMEDI 10 NOVEMBRE 2001

Appel unitaire

LE MONDE N'EST PAS UNE MARCHANDISE !

Face aux prétentions de l'Organisation mondiale du commerce - Manifestons le 10 novembre.

Depuis sa création en 1995, l'Organisation mondiale du commerce (OMC) échappe à tout contrôle démocratique. Elle ne dispose d'aucune légitimité pour décider en lieu et place des peuples, des nations et des Etats.

Elle a toujours refusé de prendre en considération la dimension sociale des échanges, qu'il s'agisse de l'emploi et des droits sociaux fondamentaux. Elle ne se soucie pas davantage de la protection de l'environnement et des milieux naturels ni des normes de santé publique. Elle milite pour accroître la libéralisation des échanges et généraliser la financiarisation et la déréglementation sociale. La Conférence ministérielle de l'OMC qui va se tenir à au Qatar du 9 au 13 novembre constitue donc un enjeu majeur pour les peuples, les citoyens, les salariés, pour l'avenir même de notre planète. Lors de la précédente réunion de l'OMC à Seattle en novembre 1999, les mobilisations citoyennes avaient empêché que les gouvernements puissent s'entendre sur l'ouverture d'un nouveau cycle de libéralisation du commerce mondial. Malgré cet échec, l'OMC persiste et signe. Elle a relancé des négociations sectorielles dont l'objectif est de livrer des pans entiers de l'économie à l'appétit des multinationales. Avec l'Accord général sur le commerce des services (AGCS), c'est l'existence même des services publics, en particulier l'éducation et la santé, qui est menacée. Avec l'Accord sur l'agriculture, il s'agit de promouvoir un modèle d'agriculture productiviste qui a pour conséquence la standardisation de l'alimentation et la disparition des petites exploitations au Nord comme au Sud. Avec l'Accord sur les droits de propriété intellectuelle liés au commerce (ADPIC), il s'agit de transformer les processus biologiques et naturels en marchandises en permettant leur accaparement par les multinationales. Le sommet au Qatar vise à accélérer ces processus et à les rendre irréversibles. Il vise aussi à étendre les domaines touchés par la libéralisation notamment à l'investissement, aux politiques de concurrence, aux marchés publics...

À cette logique, nous opposons une autre conception des échanges internationaux, basée sur la solidarité, la coopération, un commerce équitable. Contre le dumping social nous choisissons un développement durable, centré sur le respect des droits des salariés et des populations dans les pays du Nord et du Sud, sauvegardant l'emploi et les droits démocratiques pour tous les peuples.

Il s'agit donc d'engager un processus de mobilisation qui permette d'enrayer la course à la marchandisation totale du monde.

La Confédération internationale des syndicats libres (CISL) a lancé un appel à une journée d'action dans les entreprises le vendredi 9 novembre. Le samedi 10 novembre sera une journée de manifestations à l'échelle européenne. Les organisations signataires appellent les citoyens, les salariés, les organisations politiques, syndicales et associatives à organiser ensemble une journée de manifestations dans toute la France le samedi 10 novembre.

Cette journée permettra de faire entendre la voix de l'opinion publique et d'interpeller les autorités françaises et européennes sur la base des exigences suivantes :

· le refus de toute négociation qui étendrait les pouvoirs et domaines de compétence de l'OMC,
· une évaluation avec la pleine participation de la société civile du bilan, ainsi que des règles et pratiques de cette organisation depuis sa création,
· sa subordination aux chartes internationales comme la Déclaration universelle des droits de l'homme, et aux conventions internationales relatives aux droits sociaux, aux normes sanitaires et environnementales,
· le respect de la notion de service public dans les secteurs essentiels que sont l'eau, la santé, l'éducation, la culture l'audiovisuel, les services de communication, les transports, le logement, l'énergie, etc.
· le respect systématique du principe de précaution en matière d'écologie, de santé publique et d'alimentation, · l'interdiction des brevets sur le vivant : plantes, animaux, micro-organismes et gènes, et, a fortiori, de la production et de la distribution des organismes génétiquement modifiés.

Premiers signataires : CCFD (Comité Catholique contre la Faim et pour le Développement), Ligue des Droits de l'Homme, Confédération Paysanne, ATTAC, FSU, Groupe des Dix (SUD, SNUI...), Greenpeace, Ecologie Sociale, Les Pénélopes, Solagral, Les Amis de la Terre, CCCOMC (Coordination pour un Contrôle Citoyen de l'OMC), Droits Devant !, FTCR (Fédération des Tunisiens pour une Citoyenneté des deux Rives), Association des Tunisiens de France (ATF), AMF, France Libertés Fondation Danielle Mitterrand, CRID (Centre de Recherche et d'Information sur le Développement), Survie, AITEC, Agir Ici, CEDETIM, AEC (Assemblée Européenne des Citoyens), CETIM (Centre Europe Tiers Monde), Droit Solidarité, Forum de Delphes, Institut Reclus, Architecture & Développement, GRET (Groupe de Recherche et d'Echanges Technologiques) Avec le soutien de : Les Alternatifs,LCR, MDC, La Souris Verte - Le Forum des Jeunes Verts, PC, Les Verts